Merci pour ce trés joli blog!

Croix ton Maître

Le jour avide est presque éteint,
Sur ta peau nue, des liens de cuir
Ont fripé l’albâtre déteint
Maculé du désir de fuir.

Ton corps tendu affirme un non,
Ta main se ferme au bord d’un cri
Ta bouche hésite au seuil d’un Nom
Ton cœur s’émeut d’orgueil proscrit.

Que reste-t-il de ta fierté ?
Que reste-t-il de ta candeur ?
Il juge que la liberté
Conviendrait mal à tes splendeurs…

Ta rousseur qui déjà se poisse
Tes lèvres ornées entre tes cuisses
Tes seins percés qu’un souffle froisse
Sachant qu’il n’est peu qu’Il ne puisse…

Tu voudrais Lui voiler tes doutes
Tu voudrais Lui vouer ta soie
Tu voudrais ce que tu redoutes
Tu tremblerais qu’Il ne s’assoie

A disséquer, dans Ses silences
La terreur qui tord tes entrailles
A savourer, dans Ses violences
La ferveur qui hurle et défaille.

Tu es Sa putain crucifiée
Tu es Son esclave indécente
Tu es Sa fente lubrifiée
Tu es Sa chienne obéissante…

Malgré les pleurs et la souffrance
Malgré la lenteur des semaines
Qu’Il a voulu, par Sa clémence,
Que tu subisses aux joies humaines…

Tu as gardé d’entre les larmes
L’espoir que demain ferait naître
La nuit où tu rendrais les armes
Epousant la croix de ton Maître…

Au plaisir de vous lire !